Rencontrer Shirley est une histoire autour du transformisme ; construire une série photographique issues de sessions de maquillage pour lesquelles Vincent Abalain devient Shirley Van Mac Beal.
Me laissant librement investir sa loge, chaque rencontre me conforte dans une démarche : ce n’est pas l’issue finale qui m’intéresse, mais l’environnement du monde du spectacle (poudre volante, miroirs, pinceaux, accessoires), et « le brouillage des assignations sexuelles » pour atteindre « un troisième genre1 ». Ces moments où Vincent n’est plus tout à fait Vincent, et Shirley, pas encore tout à fait Shirley. Cherchant une esthétique cinématographique, c’est le noir et blanc qui s’est imposé (tout en conservant des clichés couleur pour une partie plus documentaire).
Rencontrer Shirley est aussi pour moi une résurgence du monde disparu des cabarets parisiens des années 70 et de leurs revues burlesques affichant complet à l’époque ; rencontrer Shirley est ma manière de faire revivre l’esprit de la Grande Eugène de Frantz Salieri, « un grand et beau garçon nu sous un rideau de dentelle, prodigieusement maquillé, marchant comme un débardeur sur dix centimètres de talons aiguilles ».
1 François Leperlier, Claude Cahun, éd. Hazan.
Rencontrer Shirley a été présentée à Soleil noir (Rennes, juillet-août 2021), à La Fée verte (Rennes, oct-nov 2021), au Papier Timbré (Rennes, janvier-février 2022)
Une publication papier intitulée La Grande Shirley accompagne cette exposition : 80 pages illustrées en forme de petite enquête sur le transformisme, avec un premier tirage numéroté et signé en 25 exemplaires (reliure main, couverture en linogravure et 4e à paillettes). Une deuxième version en format agrafé est disponible.